Avant toute chose il est important de définir le but de ton projet. Les maréchaux ne partagent pas tous les mêmes fonctions, déterminer ce que tu veux te permettra de t’orienter dès le début vers une formation adaptée.

Tu peux en effet te mettre à ton compte ou être employé·e.

Créer son entreprise

La majorité des passionné·es se forment dans le but de créer leur propre entreprise de maréchalerie. L’avantage principal est d’être autonome et libre de travailler dans la région que tu souhaites. Par choix ou pour répondre à un besoin de ton territoire, tu peux orienter ton travail vers un domaine précis : chevaux de courses, pieds-nus, CSO, orthopédie, traits… Cette « spécialité » se fera par l’expérience et stages de perfectionnement après l’obtention de diplôme(s) de maréchalerie. Comme toute entreprise artisanale, le plus gros inconvénient est la gestion administrative et financière ainsi que le « service client » . Pour être suffisamment prêt à tenir une boîte sur la durée, le BTM apparaît aujourd’hui indispensable, il te donne en tout cas, toutes les clés pour y arriver.

En étant chef d’entreprise tu peux donc choisir ta propre clientèle mais tu peux également travailler en sous-traitance pour des collègues. Tu peux ainsi intervenir en renfort pour la pleine saison ou venir soulager une équipe qui a besoin de remplacement ponctuel (arrêt maladie, congés liés à la parentalité…). Ce type de collaboration peut se faire ponctuellement également, notamment si tu choisi de te spécialiser dans un domaine précis, la ferrure orthopédique des poulains par exemple.

Ce statut d’ouvrier indépendant en quelque sorte, a l’avantage d’offrir une certaine liberté dans les missions : tu peux choisir de ne travailler qu’à une certaine période de l’année, une région ou un type de chevaux. La gestion administrative est simplifiée et la gestion de clientèle quasi-nulle.

Néanmoins, si tu souhaites en vivre à temps plein, il te sera nécessaire d’obtenir la confiance de nombreux maréchaux pour te voir confier des contrats réguliers. Ce fonctionnement est très adapté aux personnes itinérantes, qui souhaitent pratiquer la maréchalerie de manière saisonnière, spécialisées dans un domaine ou de jeunes entrepreneurs qui souhaitent acquérir de l’expérience avant de travailler exclusivement seul·e.

Comme je te l’explique ici, la pratique de la maréchalerie est règlementée.

Assure-toi de remplir les conditions attendues pour pouvoir créer une entreprise qui propose ce service.

Être salarié·e dans le secteur privé

Bien que la plupart des maréchaux travaillent seuls au sein de leur entreprise, un grand nombre d’entre eux collaborent en équipe avec plusieurs salariés.

Tu peux donc facilement trouver un poste si tu souhaites être embauché·e par un·e maréchal·e. Cela est plus facilement accessible si tu es titulaire d’une certification française. Néanmoins cette voie reste envisageable si tu justifies d’expérience dans le domaine, si tu as été diplômé·e à l’étranger ou si tu as suivi une formation mais échoué à l’examen.

Il te sera demandé d’exécuter les missions confiées par ton supérieur hiérarchique et ta responsabilité sera limitée. Ton degré d’indépendance dépendra de tes compétences et capacités professionnelles.

Tu peux également être employé·e dans une structure équestre qui souhaite gérer en interne l’entretien des pieds de ses chevaux. Ne pas dépendre d’un prestataire extérieur assure une réelle autonomie pour les professionnels issus du monde du cheval.

Dans ce cas, en fonction de la taille de la cavalerie, l’activité de maréchalerie sera généralement complétée par des missions de palefrenier, groom ou autre.

Cette forme peut être très intéressante en fonction des profils. Il faut toutefois redoubler de vigilance pour rester constant·e dans la qualité du travail réalisé. En effet, travailler exclusivement seul·e avec peu de chevaux en suivi peut rapidement entraîner un manque de recul ou l’acquisition de « mauvaises habitudes ».

Être salarié·e dans le secteur public

Afin d’assurer des missions de sécurité (entre autres), l’Armée Française comporte une unité montée au sein de la Gendarmerie Nationale. Il s’agit du Régiment de cavalerie de La Garde Républicaine. Ce dernier comporte plusieurs unités dont le 4ème escadron. C’est au sein de celui-ci que l’on retrouve le peloton des maréchaux-ferrants qui assure l’entretien de la cavalerie ce qui représente environ 500 chevaux.

Les places sont plutôt rares. Il y a actuellement 17 postes dédiés à la maréchalerie au sein de La Garde Républicaine.

Le peloton des maréchaux-ferrants exerce au sein du quartier des Celestins (Paris, 4ème) et du quartier Carnot (Vincennes)

Les membres de La Garde Républicaine sont recrutés parmi les sous-officier et officiers déjà en gendarmerie. C’est à dire qu’une formation militaire devra être impérativement suivie après l’accès aux concours de sous-officier (niveau bac) ou d’officier (niveau bac+5).

Pour concourir, tu dois remplir les conditions suivantes :

  • être de nationalité française
  • avoir entre 18 et 35 ans
  • avoir effectué la Journée défense et citoyenneté
  • être apte physiquement 

Après réussite au concours, les lauréats suivent une formation rémunérée adaptée de 2 à 5 mois.

Pour prétendre intégrer ensuite le peloton des maréchaux-ferrants, tu dois à minima être titulaire du CAPA Maréchalerie.

Être maréchal·e-ferrant·e dans le secteur public signifie que tu aura le statut de militaire. Le contrat initial est généralement de 5 ans et ne peut excéder 17 ans de service.

Pour terminer, une dernière approche est possible pour exercer la maréchalerie : enseigner.

Je ne t’en parle que brièvement ici car former demande évidement de l’expérience et ne constitue généralement pas une activité à temps plein.

Les centres de formation s’entourent de maréchaux faisant preuve de plusieurs années de pratique. C’est pourquoi, avoir créé son entreprise ou avoir travaillé comme salarié·e constitue une étape initiale indispensable.